Le célèbre peintre français de la fin du XIXe siècle, connu pour ses lithographies montmartroises et sa vie extrêmement dissolue, développe dès ses dix ans une grave maladie affectant le développement des os, due à la consanguinité de ses parents (ils étaient cousins germains). Il a souffert durant son enfance de nombreuses fractures, dont une à chaque fémur, qui l’empêchèrent de grandir au-delà d’un mètre cinquante deux. Son tronc était d’une taille normale, mais il avait des lèvres et un nez épais. Il bavait et zézayait en parlant. Il en jouait, faisait le provocateur dans les salons. Il se fit photographier nu sur la plage de Trouville sur Mer en enfant de chœur barbu, ou avec le boa de Jane Avril, tout en étant très conscient du malaise que son exhibitionnisme suscitait.
Il déménage rapidement à Paris après avoir échoué au baccalauréat, ayant pour but de « devenir artiste ». Il s’installe à Montmartre, et représente dans ses peintures la vie au Moulin Rouge et dans d’autres cabarets et théâtres montmartrois ou parisiens, ainsi que dans les maisons closes qu’il fréquentait, et où il finit par contracter la syphilis. Or, cette maladie cérébro-spinale provoque chez lui un effet secondaire : il devient priape. Le priapisme est une situation pénible et extrêmement douloureuse, qui conduit à la concentration de sang dans le pénis et à une érection quasi-permanente sans traitement. On considère qu’on est face à un cas de priapisme quand, au bout de quatre heures après l’érection, le pénis n’a pas retrouvé sa flaccidité normale.
C’est donc sa petite taille alliée à ses érections quasi-permanentes qui ont valu à Toulouse Lautrec le surnom de théière auprès des prostituées montmartroises (il faut se représenter l’image dans sa tête pouyr comprendre…).
On peut noter qu’à l’âge de 37 ans, Toulouse Lautrec entre dans un sanatorium pour soigner des crises de démence, causées à la fois par la syphilis et par son alcoolisme. Il meurt quelques mois plus tard.
Par rapport à ce sujet, je vous conseille le très bon film Lautrec, de Roger Planchon, qui, s’il n’est pas rigoureusement exact d’un point de vue historique, n’en demeure pas moins très intéressant pour comprendre la spirale infernale dans laquelle fut peu à peu entrainé le peintre, et offre une vue intéressante de l’ambiance de l’époque, et de ce qu’était réellement le Moulin Rouge, c’est-à-dire pas seulement un endroit magnifique, berceau d’amour et où Nicole Kidman pouvait exercer ses talents de chanteuse dans des robes magnifiques, mais bien un lieu où l’on prostituait de très jeunes filles pauvres, vivant dans la misère, et qui étaient présentées nues aux concupiscences des vieux messieurs de la haute société.